Le discours

Chère concitoyenne, cher concitoyen,

C’est avec une flemme incroyable et un simple sentiment de devoir que je m’adresse à vous aujourd’hui. Comme l’a bien dit FK dans son discours, personne n’a encore fait son discours… La honte ! Alors, je me lance…

Étant la Présidente de ce fabuleux endroit, je ne peux en dire que du mal, ça va de soi… Cette ville est bien plus qu’un simple délire. C’est une véritable manière de penser et de vivre que notre bien aimée Première Ministre et moi-même partageons depuis très longtemps. C’est aussi une manière originale de montrer quand les choses vont mal. On est humain, après tout. On a le droit de se sentir mal et de, parfois, être plus mal que bien.

Le bonheur artificiel qu’on nous balance à longueur de journée à la gueule me rend malade. À la limite, la société devrait mettre au point des lois qui obligent à toujours sourire, toujours s’amuser, toujours être heureux et ne jamais au grand jamais ressentir la moindre once de mal-être, de déprime, de lassitude, de colère, de rage. C’est tout ce qui manque, en fait…

Mais par chance ! Vous avez trouvé la voie de la liberté pure d’expression. Happy Town. Ce n’est pas uniquement ma ville, notre ville mais surtout votre espace. Déprimer à plusieurs, c’est moins pitoyable. Parce que pleurer tout seul dans le noir, ça fait émo… Et ici, les émos c’est seulement au CDE… !! Je suis tellement fière de cet endroit malfamé, destructeurs, complètement barré et en même temps si attrayant… Je suis fière de mes ministres, mes premiers ministres qui font tout leur possible pour nous rendre plus malheureux qu’on est déjà. Je suis fière de ma Première Ministre qui parvient toujours à compléter mes visions de notre monde.

Et je suis plus qu’emmerder de vous accueillir parmi nous. Que vous soyez ministre ou simple citoyen, nous avons besoin de vos malheurs, de vos peines, de votre rage !

Nous ferons de cet endroit un espace unique de monde réel, parallèlement à cette société aseptisée. Un monde « vrai », un monde noir (FK va être content !), un monde malheureux.

Bienvenue, chère concitoyenne, cher concitoyen.

Snif j'en ai la larme à l'oeil !